Warning: Undefined variable $ub in /home/clients/af2d525de4d593d309f2b30dd009c9f1/00_mes_sites/yaminvest.ch/wp-content/plugins/advanced-page-visit-counter/public/class-advanced-page-visit-counter-public.php on line 148

Warning: Undefined variable $ub in /home/clients/af2d525de4d593d309f2b30dd009c9f1/00_mes_sites/yaminvest.ch/wp-content/plugins/advanced-page-visit-counter/public/class-advanced-page-visit-counter-public.php on line 160
UNE ÉCOLE AU LAOS III – LES LEÇONS à retenir – YAM INVEST

UNE ÉCOLE AU LAOS III – LES LEÇONS à retenir

my Lucky star-T – LES 3 LEÇONS A RETENIR DE CETTE EXPÉRIENCE

IL RESTAIT ENCORE BEAUCOUP À FAIRE

IL Y AVAIT ENCORE BEAUCOUP MIEUX À FAIRE

LEÇON N° 1 – les PERSONNES

La distinction entre un sculpteur et un architecte réside dans le fait que personne n’habite jamais une sculpture. Pour le design pur, la forme qui impressionne, et l’architecture qui flatte l’ego (ou celui d’un conseiller d’État), certaines écoles d’architecture vous préparent à briller lors des concours d’architecture.

Cependant, pour comprendre la réalité de la vie des gens, leurs besoins et leurs souhaits profonds, rien ne vaut les expériences de la vie pour être guidé.

Le bien-être des gens est la SEULE et UNIQUE raison de construire la majorité des bâtiments, tout comme elle reste la SEULE et UNIQUE raison pour un médecin d’exercer son métier

UN PONT INDISPENSABLE ENTRE NOTRE VISION ET CELLE DE LA COMMUNAUTÉ LOCALE


Une Laotienne vivant au Laos, mariée à un Suisse a été un apport précieux pour ce projet. Elle a traduit en laotien lors des différentes séances les éléments de notre projet mais surtout elle a su faire le pont entre notre culture et nos visions et les solutions que nous proposions. Mais par-dessus tout, elle a été capable, à l’inverse, nous interpréter leur vision et leurs souhaits.


Thavivanh ta présence a été un véritable cadeau.
La fondue que nous avons partagée dans le pays de Gruyère, bien plus tard, nous a confirmé ta double identité et permis de comprendre ton aisance à naviguer entre ces deux univers. Merci du fond du cœur.

En tant que sculpteur, votre seul défi demeure le contact avec la matière. En tant qu’ architecte, vous êtes confronté aux futurs utilisateurs. Malheureusement, ce n’est pas tout. Vous devez affronter ceux qui, par privilège, détiennent une position de pouvoir dont ils abusent.

Lors de notre dernier voyage, nous avons été surpris de découvrir sur l’une des nombreuses îles du delta une usine de briques identiques à celles que nous avions l’intention d’utiliser. C’est une aubaine inespérée.

La production était déjà en cours et la technique maîtrisée. Nous avons pris contact pour connaître leurs conditions de production. Le responsable n’entre pas en matière. Il est membre d’un groupe, dirigé par un autre chef de village.

LEÇON N° 2 – la technique du bambou

Nous avons diminué de façon importante la quantité de bois de feu par la fabrication des briques de terre compressée. 
Nous voulions remplacer le bois de charpente et de façade par un élément qui se trouve en profusion dans la région. Il s'agit du bambou.

Nous avons considérablement réduit l’utilisation de bois de feu grâce à la production de briques en terre compressée, qui ne demande aucune cuisson. Nous souhaitons substituer le bois de charpente et de façade par un matériau abondant dans la région : le BAMBOU.

En réalité, le BAMBOU est le motif majeur du projet initial. Le BAMBOU – inconnu dans mon école d’architecture suisse – est un élément de construction possédant de multiples aspects et qui s’adapte à de nombreux usages.

Un professeur d’université à Bandung (Indonésie), avec qui nous avons eu quelques échanges par mail, a soutenu une thèse en Allemagne sur les techniques d’assemblage des éléments en BAMBOU.

Si la communauté internationale envisage de faire construire des écoles au Laos, ou dans des pays aux conditions climatiques similaires, il y a une option à développer et un potentiel à exploiter.

LEÇON N° 3 – une éthique de l’aide donnée par le BAMBOU

Néanmoins, la leçon a plus importante de MORALE et d’ ÉTHIQUE que nous avons tirée de cette expérience a été donnée par le BAMBOU.

L'école à construire nous a donné une leçon d'éthique sur l'aide.

NOUS AVONS COMMIS UNE ERREUR


Lorsqu’on offre de l’aide, tout semble possible et relativement simple, tant sur le plan technique que financier. Tout. Absolument tout. Les personnes dans le besoin accueillent avec joie et gratitude un don. Objectivement, il est difficile de leur demander autre chose.


En proposant une solution bois – que nous pensions être une première étape – nous avons négligé l’essentiel : la MOTIVATION, le «oui au but», l’accord sur le fond. Pas celles des utilisateurs, – qu’à tort je croyais être les bénéficiaires – qui est acquise, mais celle de TOUS les gens qui tournent autour du projet, ou qui veulent s’en attribuer une part de gloire. La MOTIVATION des personnes impliquées dans le projet, y compris TOUTES celles qui souhaitent en tirer une part de reconnaissance.

Je connaissais bien ce sentiment dans ma pratique en Suisse. Je ne m’attendais pas à retrouver le problème ici. Et cette école – pour laquelle je ne demandais rien ni je n’attendais rien – m’illustre une fois de plus que l’architecte doit appréhender l’approche du problème de manière différente.

LE SYMBOLISME DU BAMBOU

Le BAMBOU met entre 3 et 5 ans, selon la région et le type, pour croître suffisamment et atteindre une taille suffisante à son exploitation. Une période durant laquelle vous ne faites rien d’autre que de l’observer grandir.

Ces 3 à 5 ans profitent toutefois au projet. Pendant ce temps, il est essentiel de s’accorder sur sa réalisation et sur la manière dont les gens vont s’impliquer. Il est nécessaire de trouver un consensus pour que l’école ici, ou d’autres projets, puissent voir le jour.

Alors seulement vient le moment de la coupe et de son utilisation, si l’accord que vous souhaitiez est obtenu. Dans le cas contraire, vous avez tout loisir de continuer à l’observer croître.

Cultiver du BAMBOU pour exprimer sa détermination à obtenir l’accord de son entourage afin de bâtir une école. Sa coupe symbolise que l’accord de l’entourage a été obtenu. Si personne ne plante de BAMBOU, ou en quantité insuffisante, ou encore si l’on s’en sert pour d’autres objectifs entre-temps, l’école ne se fait pas. Si le BAMBOU n’est pas coupé, c’est qu’aucun accord n’a été obtenu.

Vous pouvez penser que l’idée est trop simple. Pensez-y une seconde fois. Le BAMBOU est un symbole, mais le principe fondamental reste universel. Il s’applique parfaitement dans nos pays dits développés à la pratique de l’aide sociale ou à la délivrance des permis de construire. Car le seul – et unique – problème tient dans l’ordre des deux phrases suivantes. Doit-on dire :

  • AIDE-TOI – LE CIEL T’AIDERA

ou

  • CIEL ! AIDE-MOI ( souvent à mes conditions) – SANS TOI RIEN NE SE FERA


ou pire encore, lorsque des politiciens s’en mêlent et interfèrent dans les processus de façon abusive et proclament :

  • AIDEZ-LES (à mes conditions de politicien au pouvoir) …..
  • POUR ASSURER MA POSITION DE POUVOIR (de politicien)

Ni l’objet d’aide, ni la liberté d’aider, ni même la façon d’aider ne sont laissés au libre choix des intervenants par les AUTORITÉS. Nous pensons qu’en plantant – symboliquement – suffisamment de BAMBOUS, il sera possible, en très peu de temps, de débloquer la réalisation de nombreux projets.

Si vous avez encore un doute sur la réponse à donner, relisez ce que j’écris : https://perspectyves.ch/la-solidarite-ne-peut-etre-quun-apport-dun-savoir-etre/

Tout cela a été très formateur pour notre projet d’habitat multifamilial.

JESSEL – HUMAN FIRST